Exhibition Reflections: Nuria Carton de Grammont on Narcotraffic and the Art of Violence

The author of this post, Nuria Carton de Grammont, curated Narcotraffic and the Art of Violence in our Exhibition Lab from November 20-27, 2014. The project featured the artistic work of Carmen Giménez Cacho, Philémon Cimon, Maria Ezcurra, Jacqueline Fortson, Ileana Hernández, Flavia Hevia, Daniela Ortiz, Carlos Rojas, and Amanda Ruiz and their exploration of aesthetic strategies to educate viewers on the extreme violence caused by narcotraffic. The exhibition and its accompanying roundtable discussion were co-sponsored by the Chaire d’Etudes du Mexique Contemporain, the Centre d’Etudes et de Recherches Internationales, and the Réseau d’etudes sur l’Amérique latine à Montréal.

Ma recherche de postdoctorat, au Centre d’Études et de Recherches Internationales de l’Université de Montréal, porte sur la culture visuelle et la représentation de la violence dans la guerre contre le narcotrafic qui touche actuellement le Mexique.

Dans le cadre des mobilisations sociales qui se manifestent aujourd’hui pour exiger justice, l’art a pris une place fondamentale comme moyen d’expression politique. C’est aussi une esthétique qui se propose de perpétuer la mémoire collective des 125,000 disparus depuis la déclaration de guerre faite par l’ex-président Felipe Calderón en 2006.

En tant que commissaire, avec l’exposition « Narcotrafic and the art of violence » présentée au CEREV du 20 au 27 novembre 2014, je voulais répondre aux questions : Comment participer dans cet activisme artistique pour mobiliser la conscience collective et réfléchir sur le malaise social qui frappe aujourd’hui le Mexique ? Comment interpeler le public local canadien et le rendre participe de cette mobilisation sociale ?

Les artistes participants (Carlos Rojas, Ileana Hernández, Amanda Ruiz, Carmen Giménez Cacho, Daniela Ortiz, Flavia Hevia, Jacqueline Fortson, María Ezcurra et Philémon Cimon) ont utilisé des techniques aussi variées que le textile, la sculpture, l’installation et la musique.

Souvent, ils détournent le langage naïf de la culture populaire mexicaine (à travers des autels de morts, los rótulos, alebrijes et les narco-corridos) pour contester la politique de l’oublie institutionnalisée par le gouvernement mexicain et nous confronter au déchirement d’un système politique corrompu incapable de faire justice aux victimes.

Ce projet d’exposition m’a permis d’ancrer ma recherche sur une pratique de commissariat, ainsi que de penser la violence collectivement grâce au travail réalisé avec les artistes. Sous la métaphore de « l’effet papillon » proposée par l’artiste María Ezcurra, l’idée était également de réfléchir sur les implications globales du marché de la drogue : tant que la demande sera soutenue, surtout en Amérique du Nord — y compris au Canada — la violence provoquée par l’ampleur du narcotrafic au Mexique ne cessera d’augmenter.

L’encadrement du CEREV a été fondamental pour engager cette discussion avec le public et explorer de nouvelles voies d’analyse.

Nuria Carton de Grammont is a postdoctoral researcher at the Université de Montréal’s Centre d’Études et de Recherches Internationales (CÉRIUM) working on the impact of narcotraffic in art and the aesthetics of violence in contemporary Mexico.

Relevant Links

Center for Ethnographic Research and Exhibition in the Aftermath of Violence